C’en est donc fait! Ma honte est assurée, Veuve d’Antoine et veuve de César, Au pouvoir d’Octave livrée, Je n’ai pu captiver son farouche regard. J’étais vaincue, et suis déshonorée. En vain, pour ranimer l’éclat de mes
attraits, J’ai profané le deuil d’un funeste veuvage; En vain, en vain, de l’art épuisants les
secrets, J’ai caché sous des fleurs les fers de
l’esclavage; Rien n’apu du vainqueur désarmer les
décrets. A ses pieds j’ai traîné mes
grandeurs opprimées. Mes pleurs même ont coulé sur
ses mains répandus, Et la fill des Ptolémées A subi l’affront des refus! Ah! Qu’ils sont loin ces jours, tourment de
ma mémoire, Où sur le sein des mers, comparable à
Vénus, D’Antoine et de César réfléchissant la
gloire, J’apparus triomphante aux rives du Cydnus! Actium m’a livrée au vainqueur qui me brave; Mon sceptre, mes
trésor son passé dans ses mains; Ma beauté me restait, et les
mépris d’Octave Pour me vaincre ont fait plus que le fer
des Romains. Ah!Qu’ils sont loin ces jours, etc. Mes pleurs même ont coulé sur
ses mains répandus, J’ai subi l’affront des refus. Moi!... qui du sein des mers, comparable
à Vénus, M’élançai triomphant eaux rives du Cydnus! Au comble des revers, qu’aurais-je
encore à craindre? Reine coupable, que dis-tu? Du destin qui m’accable est-ce à moi de me
plaindre? Ai-je pour l’accuser les droits de la
vertu? J’ai d’un époux déshonoré la vie. C’est par
moi qu’aux Romains l’Égypte est asservie,
Et que d’Isis l’ancien culte est détruit. Quel asile chercher? Sans parents! Sans
patrie! Il n’en est plus pour moi que
l’éternelle nuit!
Méditation
How if when I am laid into the tomb... (Shakespeare) Grands Pharaons, nobles Lagides, Verrez-vous entrer sans courroux, Pour dormir dans vos pyramides, Une reine indigne de vous? Non!... Non, de vos demeures funèbres Je profanerais la splendeur! Rois, encor au sein des ténèbres, Vous me fuiriez avec horreur. Du destin qui m’accable est-ce à moi de me
plaindre? Ai-je pour l’accuser les droits de la
vertu? Par moi nos dieux ont fui d’Alexandrie Et d’Isis le culte est détruit. Grands Pharaons, nobles Lagides, Vous me fuiriez avec horreur! Du destin qui m’accable est-ce à moi de me
plaindre? Ai-je pour l’accuser les droits de la
vertu? Grands Pharaons, nobles Lagides, Non, j’ai d’un époux déshonoré la vie. Sa cendre est sous mes yeux, son ombre me
poursuit. Cest par
moi qu’aux Romains l’Egypte est asservie. Par moi nos dieux ont fui les
murs d’Alexandrie, Et d’Isis le culte est détruit. Osiris proscrit ma couronne. A Typhon je livree mes jours! Contre l’horreur qui m’environne Un vil reptile est mon recours. Dieux du Nil... vous m’avez... trahie!
Octave... m’attend... a son char. Cléopàtre
en... quittant... la vie, Redevient digne de... César!

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¡Se acabó, pues! Mi vergüenza está
asegurada. Viuda de Antonio y viuda de César,
entregada al poder de Octavio, no he podido cautivar su feroz mirada. Fui vencida y estoy deshonrada. En vano, para reavivar el esplendor de
mis encantos, profané el duelo de una
funesta viudez. En vano, en vano, agotando los secretos
del arte, escondí bajo flores los
grilletes de la esclavitud. Nada ha podido desarmar los decretos del
vencedor. A sus pies arrastré mis oprimidas
grandezas. Incluso mis lágrimas
derramé en sus manos. ¡Y la hija de los Ptolomeos
sufrió la afrenta del rechazo! ¡Ah! ¡Qué lejos están aquellos días,
tormento de mi memoria, en los que sobre el seno de los mares,
como Venus, reflejando la gloria de Antonio y de
César, aparecí triunfante en las orillas del Cydnus! Actium
me entregó al vencedor que me desafió. Mi cetro, mis tesoros,
pasaron a sus manos. Me quedó mi belleza, y el desprecio de
Octavio hizo más por vencerme que el hierro de
los romanos. ¡Ah! ¡Qué lejos están aquellos días,
etc. Incluso mis lágrimas derramé en sus
manos, y sufrí la afrenta del rechazo. ¡Yo! Que, desde el seno de los mares,
comparable a Venus, ¡me lancé triunfante a las orillas del Cydnus! En la cumbre de los reveses, ¿qué
más podría
temer? Reina culpable, ¿qué dices? Del destino que me apesadumbra, ¿debo quejarme? ¿Tengo
acaso el derecho de la
virtud para acusarle? He deshonrado la vida de un esposo.
Por mi causa, Egipto es esclava de los
romanos y el antiguo culto de Isis ha sido
destruido. ¿Qué asilo buscar? ¡Sin padres! ¡Sin
patria! ¡Sólo me queda la noche
eterna!
Meditación
¿Y si cuando estoy en la tumba...? (Shakespeare) Grandes faraones, nobles Lágidas, ¿veréis, sin enfureceros, entrar
a dormir en vuestras pirámides una reina indigna de vosotros? ¡No!... No. ¡De vuestras últimas moradas
fúnebres profanaría el esplendor! Reyes, incluso en el seno de las
tinieblas, huiríais de mí horrorizados. Del destino que me apesadumbra, ¿debo quejarme? ¿Tengo
acaso el derecho de la
virtud para acusarle? Y el culto de Isis ha sido destruido. Grandes faraones, nobles Lágidas, ¡huiríais
de mí horrorizados! Del destino que me apesadumbra, ¿debo quejarme? ¿Tengo
acaso el derecho de la
virtud para acusarle? Y el culto de Isis ha sido destruido. No, he deshonrado la vida de un esposo. Sus cenizas están ante mis ojos, su
sombra me persigue. Es por mí que Egipto es esclava de los
romanos. Por mí causa, nuestros
dioses han huido de los muros de
Alejandría y el culto de Isis ha sido destruido. Osiris ha proscrito mi corona. ¡A Tifón entrego mis días! Contra el horror que me rodea
un vil reptil es mi recurso. ¡Dioses del Nilo... me habéis...
traicionado! Octavio... me espera... en su carro. ¡Cleopatra... dejando... la vida,
vuelve a ser digna de... César!
Digitalizado y Traducido por:
Francisco Such Ronda 2020
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